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La "Transe", Kessecé?

Le mot Transe, a été utilisé, réutilisé, et détourné, tellement de fois, qu'il finit par ne plus rien dire, voir même par nous faire peur. Alors démystifions-le:

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Dans un contexte d'hypnose thérapeutique, puisque sans étonnement nous ne parlerons pas de la transe chamanique ici, ni de la transe convulsive, il décrit simplement un état modifié de conscience. C'est à dire un état dans lequel notre conscience (notre regard sur les choses, ou encore notre concentration, peut importe comment chacun image le mot "conscience") est modifiée, ou décalée.

 

C'est grossièrement un changement de point de vue : nous sommes comme détachés du monde extérieur et concentrés sur ce qu'il se passe à l'intérieur, un état de reconnexion disons, centré sur nos ressentis, et nos émotions.

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C'est un état naturel, que nous sommes nous-même capable de créer. Le thérapeute n'est que le véhicule à ce phénomène puisqu'il induit cet état, par des suggestions simplement faites de phrases, contenant seulement des mots, donc rien de magique ni de chamanique. C'est donc bien quelque chose, un pouvoir, que nous possédons tous.

Certains méditent, d'autre pratiquent l'auto-hypnose, d'autres encore vont voir un hypnothérapeute...etc.

Cette "reconnexion" à nous-même, à ce  que nous sommes à l'intérieur, à nos pensées profondes, est associée à une "déconnexion" du monde extérieur, des bruits qui nous entourent, et toutes distractions qui nous empêchent quotidiennement de penser, réellement et profondément.

Plus clairement...

Nous avons tous déjà accès, plusieurs fois par jour, à cet état modifié de la conscience, appelons-le donc, conventionnellement, état de Transe :

 

C'est ce moment où nous regardons dans le vide, certains dirons qu'ils sont dans la lune, et c'est une belle image, car pas complètement fausse. Je m'explique :

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Ce court instant, est hors du temps et de l'espace, car malgré notre présence physique sur les lieux, nous sommes comme absents et incapables de répéter ce qui vient de se dire. Alors nous faisons répéter : "tu prendras du pain aussi", et c'est drôle, puisqu'à ce moment là, on réalise qu'en fait nous l'avions entendu, mais simplement pas écouté, ni intégré. C'est comme si les bruits, les mots, nous avaient traversés sans s'arrêter. C'est comme se réveiller d'un rêve, qui nous échappe au fur et à mesure que l'on tente de l'expliquer. Il perd son sens, puis s'efface...

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"Être dans la lune", c'est cette impression de ne penser à rien, et pourtant nous savons maintenant, grâce aux imageries médicales, que durant cette transe, qu'elle soit provoquée (par l'hypnose ou la méditation) ou non (d'apparition naturelle), notre cerveau est bel et bien actif.

Ce ne sont pas les mêmes zones qui s’allument et s'activent que le reste de la journée, c'est tout.

Et puis... jusqu'à preuve du contraire, il n'y a que lorsqu’il est déclaré mort, que le cerveau "ne pense à rien".

Dire :
"ça ne marche pas sur moi" est faux.

Dire :
"Je n'y crois pas" est aussi en réalité faux.

Profitons-en pour casser un préjuger, ou du moins apporter une nuance :

En effet, c'est un état naturel, qui va et vient quotidiennement plusieurs fois par jour, sans que l'on en soit conscients (suivant le niveau de stress, de fatigue...etc), donc nous sommes tous "hypnotisables", et hypnotisés, seulement à différents degrés et dépendant de nombreux facteurs.

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Chaque personne est plus ou moins sensible certes, mais cela ne dépend pas seulement d'elle.

Il y a plusieurs facteurs, et ils sont nombreux, à prendre en compte: état de stress, de fatigue, de l'environnement, du contexte et des évènements de vie actuelle, du contexte à l'instant T, du thérapeute, des techniques utilisées....etc


 

Il est donc indispensable pour un travail sur soi, par le véhicule "hypnose", de choisir un thérapeute avec qui on se sent bien, à qui l'on fait ou l'on pourrait faire confiance. Si la séance a été jugée inefficace, changez de thérapeute, des fois le courant passe, des fois non. Et si le courant passait c'est probablement que ce n'était pas le moment, réessayez. Par exemple, si l'on vient de se disputer, de se faire pirater son compte bancaire, de se prendre une amende...peu importe l'évènement, on peut avoir plus de mal à lâcher prise avec le monde extérieur et à se centrer sur soi. Petite précision tout de même, on peut aussi avoir l'impression consciente que "ça n'a rien fait", mais il ne faut pas écarter la possibilité, que peut-être, un lien inconscient a changé. Il n'est pas rare que l'on s'en aperçoive et le conscientise, seulement plus tard, à froid.

Si on aimerait des résultats tout de suite, ce n'est pas toujours le cas.

Parfois les choses se mettent en place lentement et parfois, elles sont là mais on ne le voit pas.

On peut sortir d'une séance, en se disant :

"C’est de la m****, ça ne m'a rien fait!"

Et s’apercevoir un mois ou plus encore, après qu'en fait depuis tout ce temps on ne réagit plus de la même manière au stress, à l'ennui, à la colère...

Et s'il y a de la magie dans tout ça, alors elle est là! Car c'est dans ce moment de "bug" que nous avons accès à nos ressources, et c'est cet état que nous chercherons à atteindre par l'hypnose, car il est propice aux suggestions qui peut engendrer les plus grands changements.

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Je tiens à préciser, que l'hypnose ne nécessite pas obligatoirement une mise en transe profonde, elle existe par exemple, sous une forme conversationnelle dans laquelle la transe n'est pas nécessaire, ou tellement légère qu'il nous serait quasi impossible de se juger "en transe". Il s'agit dans ce cas d'user simplement de technique de communication, exactement comme certains commerciaux ou encore personnalités politiques, la pratique. Des suggestions, des métaphores, pour nous faire adhérer à une idée, une forme de manipulation des pensées.

Voir Hypnose conversationnelle

Dans le cas de l'hypnose thérapeutique, le but n'est pas de vous mettre en transe devant la pub du dernier smartphone, au point d'avoir l'impression qu'il vous est indispensable, ni de vous faire accepter des idéologies politiques en vous endormant avec de belles histoires, mais seulement de vous laisser l'occasion de vous autoriser à remettre vos pensées dans l'ordre, à entrevoir l'éventualité que les liens que l'on fait inconsciemment, sont potentiellement obsolètes, que les causes de nos comportements viennent en réalité de nous, de notre façon de traiter les informations et non de l’extérieur.

La transe par l'hypnose, est simplement une voie d'accès au réservoir immense de ressources qu'est l'inconscient.

Brièvement et simplement pour la démystifier, il existe plusieurs niveaux de transe, et plusieurs échelles pour la mesurer (échelles de Liébeault, de DAVIS et HUSBAND, échelle de Stanford...), qui s’appuient sur de nombreux indicateurs.

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Les signes visibles de la transe sont nombreux, nous pouvons noter par exemple la fixité du regard, ou catalepsie des yeux, le ralentissement de la respiration, du rythme cardiaque, l'immobilité corporelle...etc.

Effectivement, rien de transcendant qui ressemblerait de près ou de loin à une sortie du corps chamanique. Pour rappel, ces indicateurs sont propres à chaque personne, ne sont pas toujours ni tous visibles, ils dépendent de l'état psychologique et physique du moment, de l'environnement...etc

Prenons pour exemple celle de Stanford, qui classe les différentes transes selon leur profondeur, suivant une échelle allant de 1 à 12 : Niveau 1 à 5 (Léger) : Réponses motrices simples comme la lourdeur des bras ou l'immobilité. Niveau 6 à 10 (Moyen) : Réponses plus complexes comme des hallucinations légères (sensation de douceur, chaluer...) et des amnésies partielles. Niveau 11 à 12 (profond) : Réponses profondes incluant des hallucinations majeures et des amnésies complètes.

Plus la confiance est grande, plus la transe peut aller profondément et plus l'hallucination (si c'est ce qui est recherché) devient réelle. En spectacle, on peut vous faire halluciner un chat, et vous pouvez aller jusqu'à l'entendre ronronner, le toucher, sentir son odeur...etc. La totalité de nos sens peuvent se laisser embarquer.

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En thérapie, une transe de très légère à moyenne peut suffire à effectuer de grands changements :

Par exemple, détourner la douleur en une sensation de chaleur, douce et agréable, activera une réponse physiologique : la libération d'endorphines (vulgairement appelées hormones du bien -être) fera baisser le niveau de stress, détendra les muscles et, de fait, diminuera voir effacera la douleur. Un exercice et un entretien régulier de cet état (par l'auto-hypnose par exemple) peut aider à gérer sa douleur au long terme puisque les endorphines, agissent comme des analgésiques.

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Nous pouvons donc activer une réponse physiologique seulement par la pensée...

Avec ces nouvelles connaissances sur l'hypnose, l’inconscient et la transe hypnotique, nous voilà déjà plus éclairés pour rentrer dans le vaste, fascinant monde des neurosciences. Les études dans ce domaine font le liens entre le corps et l'esprit, et les mécanismes qui les relient si mystérieusement.

Un dernier détour par les états modifiés de conscience, juste histoire de mettre quelques notions en lumière et démystifier l'hypnose.

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